C’est sur la Chaussée de Haecht que cette toute jeune quadragénaire a établi son commerce. Une implantation judicieusement choisie pour le développement de ses activités, mais aussi pour sa vie de famille. Saint-Josse lui offre toutes les facilités souhaitées. Hajar Belmadani est une femme bien organisée.
« La société du restaurant que je tiens existe depuis 1998, elle a été créée par le plus jeune des frères de mon mari », explique-t-elle d’emblée. « Personnellement, j’ai rejoint la société en 2002, après mon mariage. Mon époux, d’origine turque, et moi-même, nous nous sommes rencontrés au Maroc, où je suis née. Nous avons donc repris la société à notre nom voici dix-sept ans. »
« Auparavant, mon conjoint tenait un restaurant de style fast-food dans lequel il proposait du poulet, à Ixelles. Mais la fréquentation de la Chaussée d’Ixelles a beaucoup changé, et il a été convaincu de remettre son commerce à une tierce personne. Saint-Josse s’est donc imposée pour la suite de notre projet culinaire. Et rapidement, nous avons désiré agrandir notre établissement. »
« Au début de cette aventure tennoodoise, nous étions situés rue du Méridien, 87.
Mais nous rêvions de plus de tables pour accueillir notre clientèle, ce que la maison de la Chaussée de Haecht nous permettait de faire. Et comme c’est la demeure familiale, c’est aussi plus facile pour la vie de nos deux enfants, scolarisés dans la commune, et pour la nôtre… » Car Hajar et Kadir travaillent de 11h à 23h. Et pour conjuguer avec brio travail et famille, le couple s’est agencé un planning minutieux. « Nous bossons en personne, à deux, dans notre restaurant pour être certains d’offrir de la qualité. Mettre quelqu’un d’autre à notre place reviendrait à risquer de perdre la clientèle. Nous sommes contents de notre situation. Seule l’inflation nous pose problème, mais elle touche tout le monde » , poursuit-elle. « Les enfants viennent souper dans notre commerce, chaque soir en semaine. Le dimanche, jour de fermeture, en revanche, nous profitons des repas en famille. Ce qui est facile dans notre organisation, c’est que je n’ai pas besoin de corriger les travaux scolaires de mes enfants avec eux après l’école, puisqu’ils apprennent leurs matières à la Maison des devoirs, située en face de chez nous. »
« Ils ont de bons points, ce sont des travailleurs. En fait, avec un très bon agencement des activités, on a le temps de mener à bien toutes les tâches que font les autres familles. » Et la jeune femme, dynamique à souhait, ne se repose pas pour autant le dimanche. « Ce jour-là, je me rends aux Bains de Saint-Josse, je fais une heure de natation toute seule » , note Hajar. « Soixante minutes d’activité sans arrêt, ce qui représente 30 longueurs. »
« J’ai besoin de changer de rythme après avoir travaillé toute la semaine dans notre commerce, car à force de répéter sans cesse les mêmes gestes, les muscles se contractent et les tendons se fatiguent. Et à la piscine, il fait 28 degrés constants, c’est très agréable. Sans oublier le prix réduit de l’entrée… »
Une belle accessibilité
Riche de son expérience de commerçante et d’habitante, cette mère de famille est heureuse de vivre dans la plus petite commune de Bruxelles. « Oui » , confirmet- elle. « Le quartier est très chaleureux. J’y apprécie le mélange de cultures et de citoyens. Je ne m’y suis pas sentie différente, vu la majorité de Belges d'origines marocaine et turque qui y vivent. C’est comme si j’étais chez moi. Et puis, j’y apprécie l’accessibilité de tout ce dont nous avons besoin, même à une heure tardive. Saint-Josse est implantée juste à deux pas du centre-ville et de tous les transports en commun. Et je ne parle pas des activités qu’offre cette localité à toutes les tranches d’âge, et des chèques sports. Le soutien pour garder les enfants en action est réel. Ailleurs, on ne bénéficie pas de toutes ces aides. » . Des reproches ? Oui, bien sûr, Mme Belmadani peut également en faire.
« Ce que je n’aime pas à Saint-Josse, c’est le manque de contrôle du stationnement et d’hygiène. Je comprends
le choix des autorités de déployer une grande équipe de propreté. Pourquoi les habitants sortent-ils leurs poubelles tout le temps, à toutes heures, et partout ? Côté commerces, il y a assez de pizzerias, de bars à chicha et de snacks sur la chaussée de Haecht, non ? Ce serait chouette si la commune encourageait plus les vitriers, cordonniers, serruriers… à s’installer sur son territoire. » Et elle ne manque pas d’idées pour favoriser le bien vivre ensemble. « Et si on agençait un parking pour les bicyclettes ? Pourquoi ne pas installer près du Botanique un triangle lumineux comme c’est le cas dans certains shoppings avec des inscriptions telles 'Venez manger du poulet à telle adresse', ce qui faciliterait l’accès des touristes et des passants aux commerçants.
Tout le monde y gagnerait. » . L’esprit vif, Hajar, aux commandes de « La Plume » , n’a pas fini de nous étonner.
Délice, solidarité et formation font un
Les bonnes assiettes ne manquent pas à Saint-Josse.
Tant qu’il est difficile de les départager. Nous reviendrons sur nos commerçants au fil des magazines communaux.
Mais connaissez-vous déjà « La Piola pizza » , qui propose un large choix d’entrées, et des pizzas préparées
avec des ingrédients issus directement d’Italie. Le propriétaire, M. Carmine Leone, n’est pas peu fier de s’être
installé il y a 5 ans dans la commune. Il a même participé à un concours de formation de pizzaiolo agencé par la
Mission locale. Mieux : son restaurant se classe à la 35e place des 100 meilleures pizzerias du monde (classement
du guide transalpin 50 Top Pizza).
« Le Palais des Délices » , spécialisé dans la pâtisserie méditerranéenne et du Moyen-Orient, n’est pas en reste. Ambiance orientale accompagnée d’une musique apaisante garantie! Merci à M. Abede Alwhab Bahlawan
d’avoir été solidaire de l’action d’aide de la commune envers les sinistrés du séisme en Turquie et en Syrie.
Il n’a pas manqué de partager avec les bénévoles… ses délices !
Tous deux sont situés sur la place de Saint-Josse.
