Une fois n’est pas coutume, une personnalité nous a été spontanément suggérée. Hamza Benabdelhanin est professeur de mathématiques et photographe.
Voilà donc un tennodois qui a suscité notre curiosité. Nous vous dressons le portrait d’un jeune homme qui a grandi à Saint-Josse en suivant sa bonne étoile.
Né à Saint-Josse en 1985, Hamza est entouré de trois sœurs. Sa famille a élu domicile, d’abord rue des Deux Tours, puis s’installe rapidement du côté de la place Houwaert. Ce qu’ils aiment, c’est le côté « village » qui y règne. Et c’est donc tout naturellement que sa scolarité démarre à la Nouvelle École, place Saint-Josse. Enfant, Hamza Benabdelhanin se voyait la tête dans l’espace ! Passionné de sciences, il se rêvait astronaute.
Doué d’une mémoire vive, Hamza est un élève qui aime attirer l’attention des profs tantôt pour nourrir le débat tantôt par ennui. Suite à un différend avec son établissement (l’Institut Saint-Dominique à Schaerbeek) au sujet de son orientation, les parents d’Hamza le soutiennent pour qu’il termine ses secondaires dans le Général en maths fortes (8 h/sem) au Collège Roi Baudouin plutôt que de passer en électro-mécanique dans l’enseignement Technique. Il tient le cap contre vents et marées.
Encouragé par de bonnes notes et après un bref passage à l’ULB, l’amour de la transmission et de la vulgarisation des savoirs le mènent en première année d’étude dans le supérieur. Son attrait pour les maths le pousse à s’inscrire à l’ISPG Haute-école Galilée pour un Régendat en Mathématique. Il termine ses études pédagogiques en beauté et sans seconde sess’cette fois. « Mon parcours scolaire n’était pas gagné d’avance ! » dit-il avec humour. « J’ai eu la chance d’être bien encadré par ma famille au moment où mon avenir se jouait ». Dans la foulée des cv envoyés, du diplôme fêté, l’Institut Notre-Dame de Lourdes (Laeken) lui propose un horaire complet dans son établissement (500 élèves).
Il accepte sans hésiter le poste, heureux de pouvoir travailler dans une école de proximité, de quartier. Son expérience personnelle lui a fait réaliser qu’au-delà de la transmission des savoirs et de l’importance de rendre les mathématiques plus digestes, il souhaite également accompagner les étudiants dans leurs démarches d’orientation professionnelle. L’école, proposant un encadrement différencié, est justement en demande d’un suivi personnalisé des élèves. Naturellement et avec aisance, il encadre le cours à projets qui permet aux jeunes d'exprimer leurs talents, leur créativité et leur solidarité.
C’est dans le rôle de mentor qu’il retourne en 2015 dans son ancienne Haute École, l’ISPG, pour former, durant un cycle de 50 h, les étudiants au rôle d’enseignant : gestion de crise, méthodologie organisationnelle (calendrier/bulletins/corrections…). La boucle est bouclée !
Hamza est un autodidacte et un touche-à-tout. La découverte de programmes de retouches photos (corrections couleurs /montage…) dans son adolescence baignée d’informatique et de nouvelles technologies, le familiarise avec l’image. Lassé des photos impersonnelles trouvées sur le web, il s’entiche d’un appareil photo reflex en 2004, se fait aider de tutoriels dénichés sur la toile et apprend le fonctionnement de son appareil. « Je suis devenu le photographe « officiel » des fêtes familiales et des voyages scolaires ». Hamza persévère en suivant des cours de photos en promotion sociale (2009 -2012). L’usage de techniques et la pratique (shooting en studio, retouches) lui enseignent que la photographie est à la fois un art faisant appel à l’esthétisme, mais aussi à la science des nombres au vue des nombreux réglages nécessaires.
Son entourage, convaincu par la qualité de ses clichés fait régulièrement appel à lui pour des mariages ou des portraits. Hamza s’aventure également dans la photographie de voyage et culinaire. À travers son objectif, il oriente son regard vers une émotion à transmettre.
Sur internet, c’est un site léché qu’il a mis en ligne, une vitrine de son style photographique coloré et contrasté qui lui apporte une clientèle en parallèle à ses activités scolaires. Celle-ci ne s’y trompe pas, son travail a d’ailleurs récemment retenu l’attention du magazine de mode ELLE Belgique pour la qualité de ses photos.
S’éloignant de la densité urbaine de la métropole, l’enseignant-photographe s’est récemment installé dans la campagne flamande avec ses deux enfants pour parfaire leur apprentissage du néerlandais. « Je savoure aujourd’hui le bonheur de vider mes courses de ma voiture autrement qu’en double file… ». Cependant, vous pourrez encore régulièrement le croiser dans le quartier Houwaert lorsqu’il rend visite à sa famille qui y habite toujours.
Pédagogue au regard aiguisé, l’amour de la transmission d’Hamza Benabdelhanin est contagieux et fera probablement décrocher la lune à plus d’un.
www.benabdelhanin.com