10 ans de dynamique associative

Saint-Josse 1001

Ce 09 décembre 2019, nous avons fêté les 10 ans de « Saint-Josse 1001 ». Évènement associatif citoyen ancré dans l’histoire de la cohésion sociale tennoodoise, il illustre les liens forts tissés par les associations, les communautés & la Commune avec comme point d’action central : la dignité humaine.

Dans une Commune, grande comme un mouchoir de poche, dans laquelle se côtoient chaque jour 150 nationalités, les vies en transit sont courantes et particulièrement précaires. Elles nécessitent une attention particulière pour dépasser la survie. D’où la nécessité d’offrir la possibilité à chaque habitant de pouvoir être accompagné selon ses besoins. Mettre à disposition des dispositifs d’éducation, de formation, d’accès au travail, à la culture permettent à de nombreuses personnes d’être mieux intégrées dans la société voire, ensuite, de devenir à leur tour des acteurs sociaux.

Créer une dynamique associative collective autour du vivre-ensemble n’est pas une chose aisée. A Saint-Josse, le terreau est propice à ces échanges militants partagés entre les associations confrontées au quotidien des gens et les autorités politiques sensibles à plus de justice sociale pour tous.

Dans les années 1970, sont apparues les premières subventions du programme « Insertion-Sociale (IS) » à destination des associations qui organisaient des activités avec les populations immigrées en vue d’assurer une « cohabitation harmonieuse entre les différentes communautés*» :

  • langue maternelle d’origine enseignée aux enfants
  • formations aux institutions du pays d’accueil
  • préservation de l’identité culturelle
  • soutien à l’intégration sociale dans le domaine scolaire et de l’apprentissage du français

Après divers transferts du Fédéral aux Communautés puis à la Région, les matières sociales sont redistribuées et apparaissent sous une nouvelle forme en 1994 : le programme « Intégration – Cohabitation (PIC) ». La coordination du PIC, gérée les deux premières années par la Mission Locale de Saint-Josse, est ensuite intégrée en 2001 dans les services communaux*. L’asbl Sima témoigne d’ailleurs qu’il s’agira d’un moment crucial de prise de conscience de
l’importance de la mutualisation des partenariats avec la commune et d’autres associations locales autour de l’initiation à la citoyenneté, l’information sur la naturalisation, pratiques des solidarités, animations des espaces publics, rencontres qui visent l’interculturalité, ...
*www.cbai.be/resource/docsenstock/cohesion_sociale/rapp_int.pdf

En 2002, la Commune engage une nouvelle coordination de Cohésion sociale pour :

  • fluidifier les relations et consolider les liens entre le terrain et l’administration
  • développer l’action communautaire de quartier et du travail en réseau

Portées spécifiquement par un Echevinat depuis 2004, ces démarches visent plus précisément à la lutte contre toute forme de discrimination et d’exclusion sociale par le développement de politiques d’intégration sociale, d’interculturalité, de diversité socioculturelle et de cohabitation des différentes communautés locales.

Par cohésion sociale, on entend l'ensemble des processus sociaux qui contribuent à assurer à tous les individus ou groupes d'individus, quelle que soit leur origine nationale ou ethnique, leur appartenance culturelle, religieuse ou philosophique, leur statut social, leur niveau socio-économique, leur âge, leur orientation sexuelle ou leur santé, l'égalité des chances et des conditions, le bien-être économique, social et culturel, afin de permettre à chacun de participer activement à la société et d'y être reconnu.

www.avcb-vsgb.be/fr/

En 2006, un nouveau Décret de Cohésion sociale de la Commission communautaire française (Cocof) installe dans une certaine pérennité la professionnalisation du secteur en développant des subsides quinquennaux (sur 5 ans). Les effets de concurrence entre opérateurs furent réduits.
Un budget solidaire fait son apparition depuis la Réserve communale de Cohésion sociale en 2009. De nouvelles règles de répartition sont également intégrées afin de stimuler les échanges et les rencontres entre les différentes communautés. C’est à ce moment là que les contours de « 1001 visages » sont dessinés autour de 14 associations motivées, sous la houlette de l’asbl Sima. Clin d’oeil à la fête de l’immigration « 1000 visages », créée en 2004 par la
Commune, ce nouvel événement souhaite représenter la diversité (=1000), mais aussi le nouveau venu (+1) : l’innovant, le primo-arrivant, le non-reconnu, l’absent des statistiques, …

Au départ, ce rendez-vous, dédié à l’échange et aux projets pour lesquels l’humain et la multiculturalité étaient au coeur des préoccupations, se profilait comme une prestation publique qui rassemblait des associations et leurs publics respectifs le temps d’une journée commune. Celui-ci rendait visible « une mosaïque attestant de la présence associative locale ». Un des premiers constats tirés par les organisations participantes fut la force de la diversité : naturellement culturelle d’abord, mais pas seulement ! La diversité des points de vues, des méthodes, des approches, des moyens, … s’est dégagée de ces échanges.
Rapidement, une dynamique interactive s’est instaurée pour devenir un processus collectif à part entière : « de l’expression vers la réflexion », « de paroles dites à points du vue partagés sur… » avec pour perspective de croiser les regards pluriels sur les mixités sociales et de genre. Etonnamment, dans le dictionnaire, le mot « diversité
» se trouve entre les mots « diversion » et « divertissement », de là est née une réflexion qui invita à avancer vers l’interculturalité au-delà du divertissement, du folklore, sans pour autant faire diversion sur l’identité propre de chacun.
Les associations se sont misent à co-construire des activités pendant un semestre (septembre à novembre) avec leurs publics mélangés telles que des expos, des conférences, des débats et des spectacles autour de la lutte contre l’exclusion sur le plan social et culturel qui sont ensuite présentés publiquement au Botanique (décembre).
Les années suivantes, en complément à la journée de présentation publique, s’est ouvert une seconde journée de réflexion pour le secteur cette fois afin de nourrir les rencontres : échanges de bonnes pratiques, présentations d’outils, … ainsi qu’une « matinée des publics » permettant aux usagers-participants de témoigner de leurs expériences vécues durant tout ce parcours partagé.

L’effet « boule de neige » escompté a fonctionné car d’autres projets ont pu émerger de-ci, de-là : création de 4 zinnodes pour la Zinneke, lancement d’un nouveau grand rendez-vous autour de la question de genres (mars), exposition récurrente « Assoc’solidaires » à la bibliothèque francophone, soit autant de collaborations
nourries, durables et productives.

En 2017, l’évènement prend un nouveau tournant financier afin de permettre aux nouvelles associations hébergées sur le territoire tennoodois de bénéficier du financement de la Réserve communale de Cohésion sociale.
Un Parcours associatif est la nouvelle mouture initiée depuis 2018 pour mieux faire connaître les espaces des uns et des autres. Le programme étendu aujourd’hui sur plusieurs jours, voit la soirée de clôture comme un moment festif où se mélange les publics, les usagers, les associations, les animateurs et formateurs.
La richesse inestimable de la commune de Saint-Josse est certainement la diversité de ses habitants. Celle-ci fait partie de son ADN et ne ressemble en cela à aucune autre. Cette décennie de rendez-vous « 1001 » a permis à la fois de faire émerger les écueils et les ressources inhérentes aux situations d’exil et d’accueil tant des associations que de leurs publics mais aussi d’offrir des leviers d’émancipation pour l’accès à une citoyenneté inscrite dans une
participation active, visible et valorisante.

Le souffle de dignité, de respect et d’ouverture envoyé au nouvel
arrivé et aux mille autres n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin à Saint-Josse.
 

2009-2019
« Saint-Josse 1001 » -> 10 éd.
2009 : Saint-Josse 1001 visages pour un seul coeur qui bat !
2010 : Saint-Josse 1001 paroles pour se dire
2011 : Saint-Josse 1001 regards sur la diversité
2012 : Saint-Josse 1001 mains pour tisser notre diversité
2013 : Saint-Josse 1001 diversités de l’Histoire, 1001 histoires de la diversité
2014 : Saint-Josse 1001 façons de valoriser la diversité
2015 : Saint-Josse 1001 liens qui nous unissent dans notre diversité
2016 : Saint-Josse 1001 façons d’être belge et moi dans tout ça
2017 : Saint-Josse 1001 Voi(es)x de la diversité
2018 : Saint-Josse Semaine de la diversité
2019 : Saint-Josse 1001 visages du vivre ensemble

Les partenaires de « Saint-Josse 1001 » 2009 étaient : Sima asbl, Le Botanique, CTL La Barricade, la Ruelle asbl, Inser’action asbl, La Voix des femmes, le Gsara, Eyad-Maison de Turquie asbl, le service Prévention de la commune de Saint-Josse, Bruxelles Laïque, la Maison de la Famille, le Centre culturel Arabe, Avenir asbl, Africa sub-Sahara asbl. Les partenaires de « Saint-Josse 1001 » 2019 sont : Sima asbl, la Ruelle asbl, La Barricade, La Voix des femmes, Eyad- Maison de Turquie asbl, le centre Féminin d’éducation permanente la bibliothèque francophone de Saint-Josse, Avenir asbl, le Gaffi, Média Animation asbl, le Centre permanent pour la citoyenneté et la participation, Mandji asbl, Profloral asbl, 2Bouts asbl, Bolongi asbl, le Gsara, la Maison des sourds asbl, le service Prévention de
la commune de Saint-Josse.

Contact

Cohésion sociale, Vivre ensemble et Citoyenneté

avenue de l'Astronomie 12-13
1210 Bruxelles
Huri Karakaya

Sima asbl rue Brialmont 21 - 1210 Bruxelles
www.simaasbl.be

Saint-Josse Sint-Joost

Administration communale de Saint-Josse-Ten-Noode

Av. de l’Astronomie 12-13
1210 Bruxelles
T02 220 26 11

 

Heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 08:30 à 13:00, avec une permanence du Service démographie (les services Population, État civil et Étrangers) le mardi, de 16:00 à 18:30.