Le Quartier autour de la Gare du Nord
Depuis plusieurs années, la Gare du Nord est un pôle d’attraction pour des personnes ou des groupes de personnes en situation de précarité. La police locale de Bruxelles Nord (Schaerbeek, Evere et Saint-Josse-ten-Noode) a déménagé en 2018 un commissariat (commissariat 5) à côté de la Gare du Nord où +/- 62.000 personnes prennent chaque jour le train. La sécurité dans la Gare du Nord relève de la compétence de la police fédérale. Mais ces nombreux navetteurs, de même que les nombreux migrants basés au tout proche parc Maximilien, ont une influence quant à la vie du territoire du quartier Nord.
De plus, la présence d’un grand nombre de salons de prostitution et de débits de boissons ouverts toute la nuit attire des individus venant de tout Bruxelles, voire d’autres régions et d’autres pays, restant de nombreuses heures dans le quartier.
« Cette situation génère des problèmes de criminalité, des tensions et des bagarres mais surtout un sentiment d’insécurité auprès des usagers du quartier (habitants, voyageurs, commerçants, etc.). » explique le chef de corps de la zone de police Bruxelles Nord, Frédéric Dauphin. « Nous ne souhaitions pas subir cette situation. Nous avons donc décidé d’agir avec comme cadre de travail notre philosophie de police de proximité et les valeurs de notre zone. C’est ainsi qu’est né notre Plan d’action Quartier Nord. » Ce Plan d’action a été mis en œuvre depuis le mois de juillet 2018.
Vols de bagages, vols avec violence et street deals
« Nous avons constaté l’augmentation de plusieurs phénomènes de criminalité sur notre territoire », poursuit le commissaire Yvan Ausloos, directeur du commissariat à côté de la Gare du Nord. « Trois phénomènes criminels distincts ont particulièrement retenu notre attention au moment de la rédaction du Plan d’action, à savoir les vols de bagages, les vols avec violence et la vente de stupéfiants (le street deal). »
Le but de ce Plan d’action est de faire diminuer les faits de vols simples et à l’aide de violences et, parallèlement, d’augmenter le nombre de dossiers ouverts à charge des suspects dans le cadre de la problématique « vente de stupéfiants », tout en mettant en œuvre les principes de la police de proximité.
Provention, prévention, réaction : la police occupe le terrain !
Le Plan d’action se décline en trois parties. Premièrement, la partie concernant le pistes en matière de « provention », des mesures structurelles pouvant avoir un impact sur l’environnement du quartier. Ainsi, la zone de police a soumis plusieurs propositions aux communes de Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode ainsi qu’aux partenaires régionaux : proposition d’adaptation de l’infrastructure des aires d’embarquement des autocars près de la Gare du Nord, relevé et concertation avec Sibelga et les communes afin d’améliorer la situation de l’éclairage public dans le quartier, ajout de caméras de surveillance, etc. Ces pistes sont encore en cours de discussions mais la zone de police espère voire des avancées concrètes très rapidement.
Ensuite, le plan d’action contient deux autres parties, relevant plus du « core business » de la police locale, à savoir la prévention et la réaction à des phénomènes de criminalité.
Une augmentation de la présence policière dans le quartier
En matière de prévention, une campagne de prévention contre le vol de bagages va être lancée à travers les affiches jointes à ce communiqué. Un partenariat avec les commerçants, la police fédérale, la STIB et de Lijn va permettre de couvrir un maximum de lieux afin de sensibiliser les voyageurs et les navetteurs. De plus, le partenariat de la zone de police avec les services de prévention communaux a été accentué dans le Quartier Nord.
Enfin, la présence policière a été renforcée à travers différentes patrouilles de sécurisation du quartier.
C’est ainsi que trois opérations « Dolly » (1/mois) et 22 patrouilles de sécurisation ont été organisées ces trois derniers mois[1] en plus du travail au quotidien.
Le travail quotidien des patrouilles représente en moyenne 87 heures de patrouilles par mois dans ce quartier en particulier. Sur une durée de trois mois, cela représente environs 261 heures de patrouille. Avec le Plan d’action, la zone de police a renforcé cette présence policière et les patrouilles, en particulier les patrouilles pédestres. Ces patrouilles représentent environs 176 heures de patrouilles pédestres dans le quartier par 2 ou 4 policiers sur les trois derniers mois.
Le Plan d’action a donc augmenté de 60% le nombre d’heures de patrouilles de police dans le quartier. Cet effort sera encore maintenu.
Une réaction, des résultats
Enfin, la réaction policière ne s’est pas faite attendre. Celle-ci s’est organisée autour des trois phénomènes de criminalité identifiés dans la Plan d’action Quartier Nord : les vols à la tire (pickpockets), la vente de stupéfiants et les vols avec violence.
Des actions menées par les différents services de police de la zone, ainsi qu’en concertation avec le pool Trekkers de la zone de Bruxelles CAPITALE-Ixelles, a ainsi permis l’arrestation depuis juillet par la police locale de Bruxelles Nord de 21 voleurs à la tire (bagages et effets personnels).
Plusieurs opérations concernant la vente de stupéfiants ont également été menées.
Plus de 10 suspects ont été interpellés en flagrant délit pour des faits de vente de stupéfiants depuis juillet dernier. Plusieurs enquêtes sont en cours et devraient prochainement porter leurs fruits.
Au moins une opération BOB et drogue au volant est également organisée par mois. En moyenne, un conducteur sous influence de la drogue est contrôlée lors de ces barrages routiers.
Enfin, les policiers ont intensifié les contrôles des cafés, particulièrement ceux qui faciliteraient la vente de stupéfiants dans leur établissement. C’est ainsi que, rien qu’au mois d’octobre, trois opérations de contrôle des cafés ont été organisées. Ces opérations ont mené à la fermeture administrative de deux débits de boissons, dont un établissement pour une durée de trois mois.
L’équipe de la recherche locale du commissariat suit aussi de près la problématique des vols avec violence en établissant, notamment, un panel photographique précis des auteurs connus des services de police pour ces faits. Cette méthode de travail, ainsi que le travail au quotidien de l’équipe, a déjà permis l’arrestation de 13 auteurs de vol avec violence.
