La zone de police Bruxelles Nord (Schaerbeek, Evere et Saint-Josse-ten-Noode) accorde une grande importance à la prise en charge des victimes des violences liées au genre. Il existe un cadre légal permettant la constatation et les poursuites de ce type spécifique de violence. Toutefois, il pose problème dans son application.
« Souvent, les victimes hésitent à déposer plainte. C’est particulièrement le cas lorsque les faits de harcèlement ne se traduisent pas par des violences physiques. » reconnait le commissaire divisionnaire, Frédéric Dauphin, chef de corps de la police locale Bruxelles Nord.
Forte de ces constats, la zone de police Bruxelles Nord a adapté un modèle d’opération mise en place par la Zone de Police de Liège, bonne pratique partagée entre polices locales grâce au Réseau Intersection.
Être sur le terrain et faire des constats en flagrant délit
La loi « Harcèlement sexiste » ou « Harcèlement de rue » de 2014 est encore trop peu connue. Ce concept englobe les injures, regards et gestes obscènes, agressions ou tentatives d’agression sexuelle, attouchements et filatures dans un espace public ou semi-public. Trop souvent, les victimes ne portent pas plainte, ce qui peut créer un sentiment d’impunité dans le chef des auteurs.
La Zone de police Bruxelles Nord a mis en œuvre une première opération ce mercredi 17 mars dans le Quartier de la Gare du Nord. Les objectifs de cette opération sont
- de lutter contre le chiffre noir des faits,
- de sensibiliser les victimes sur leur droit à porter plainte pour ces faits et de leur donner des conseils afin d’améliorer leur sentiment de sécurité dans l’espace public,
- de lutter contre le sentiment d’impunité des auteurs
- et de leur rappeler la loi et de les sensibiliser à l’importance du consentement.
Concrètement, trois policiers en civil (une policière et deux policiers) patrouillent dans un quartier identifié par les services de police. Si la policière ou une autre personne est victime de harcèlement de rue, les policiers interviendront en flagrant délit et entameront la procédure judiciaire prévue par la loi. L’idée est de prendre les auteurs en flagrant délit.
« Le harcèlement de rue est un phénomène que nous ne voulons plus tolérer. Toute personne – et en particulier les femmes – doit pouvoir évoluer sereinement et en toute sécurité dans l’espace public. C’est pourquoi nous avons mis sur pied ce type d’opération et que nous continuerons à les organiser dans différents quartiers de notre Zone de Police » poursuit le commissaire divisionnaire, Frédéric Dauphin, chef de corps de la police locale Bruxelles Nord.
Une première opération
Concrètement, trois policiers en civil (une policière et deux policiers) ont patrouillé dans le quartier de la Gare du Nord ce mercredi 17 mars après-midi. La policière s’est assurée de ne pas répondre aux sollicitations de potentiels suspects. Lorsqu’un commentaire ou une remarque déplacé lui était adressé, elle continuait son chemin, laissant à l’équipe d’appui le soin d’interpeller l’auteur. L’équipe a patrouillé dans notamment la rue de Brabant, la place Liedts, la rue Allard, la rue d’Aarschot, le Parc Botanique, la Place Rogier, la Place du Nord et le Parc Gaucheret.
Lors de cette première opération, aucun comportement, rencontrant les éléments constitutifs d’une infraction et nécessitant la rédaction de procès-verbaux, n’a été constaté. Cependant, les intervenants ont sensibilisé plusieurs fois certains auteurs de remarques.
Plusieurs pistes d’améliorations ont dores et déjà été identifiées par les policiers pour les prochaines éditions. De plus, lors des prochaines opérations, le dispositif sera aussi orienté afin de sensibiliser les victimes de tels actes afin notamment de leur exposer les possibilités de plainte et les rassurer grâce à la présence policière dans l’espace public.
Source : www.polbruno.be